Claude Le Jeune (c1530 - 1600): Debat la noste trill’ en may, chanson a 4 voci e 4 viole (1585). Ensemble «Clément Janequin», Ensemble Les Eléments.
Testo originale in dialetto guascone
Traduzione in francese moderno
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay.
Bon maiti la hrescurette jou m’leué
Jou troubé la mi’ amourette sueu graüe,
Aqui n’agoum’ quauques moutetz,
Et puchens dus ou trés poutétz.
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay.
La betzere courroussa de Deü baisa,
Dichouc se ce hous pensa de bet temps a.
Non m’a gousse muchat jamès
Qu’ere de ta hrem com’ames.
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay,
Com’ duchouc jou la mia bere
Vist que lou ceü non capere tau beautat
Que m’bouilles ta reguerguement
Ma peiche de péne et torment
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay.
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
De bon matin, à la fraîche je me levai
Je rencontrai mon amoureuse sur la grève,
Là nous eûmes quelques mots doux,
Et ensuite deux ou trois baisers.
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
Alors elle, courroucée de ces baisers,
Dit que si elle avait pris garde, autrefois,
Elle ne m’aurait jamais montré
Que son amour pour moi était aussi fort.
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
Où, lui dis-je, ma belle, a-t-on vu
Que le ciel n’abrite pas de beauté qui te vaille,
Pour que tu me veuilles avec tant de rudesse
Repaître de peine et de tourment!
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
Claude Le Jeune (c1530 - 1600): Revecy venir du printemps, rondeau a 5 voci (1585) su testo di Jean-Antoine de Baïf. Suzie LeBlanc, soprano; Daniel Taylor, controtenore; Francis Colpron e Matthias Maute, flauti; Olivier Brault e Hélène Plouffe, violini; Susie Napper e Margaret Little, viole da gamba; Sylvain Bergeron, liuto; Vincent Dhavernas, percussioni.
Revecy venir du printemps,
l’amoureus’et bele saison.
Le courant des eaux recherchant
Le canal d’été s’éclaircit,
Et la mer calme de ces flots
Amollit le triste courroux.
Le canard s’egaye plongeant,
Et se lave coint dedans l’eau;
Et la grue qui fourche son vol,
Retraverse l’air et s’en va.
Le soleil éclaire luisant
D’une plus sereine clairté;
Du nuage l’ombre s’enfuit,
Qui se joue et court et noircit,
Et forêts et champs et coteaux.
Le labeur humain reverdit,
Et le pré découvre ses fleurs.
De Venus le fils Cupidon
l’univers semant de ses traits,
De sa flamme va réchaufer
Animaux qui volent en l’air,
Animaux qui rampent aux champs,
Animaux qui nagent aux eaux.
Ce qui mêmement ne sent pas,
Amoureux se fond de plaisir.
Rions aussi nous et cherchons
Les ébats et jeu du printemps.
Toute chose rit de plaisir
Célébrons la gaye saison.
Lo stesso brano adattato per ottoni e eseguito dal Saxon Brass Quintet.