Due canzoni

Due canzoni per ricordare Jeanne Moreau (23 gennaio 1928 – 31 luglio 2017). Una terza si trova qui.


Each man kills the thing he loves, dalla colonna sonora del film Querelle de Brest (Querelle, 1982) di Rainer Werner Fassbinder; musica di Peer Raben, testo di Oscar Wilde (da The Ballad of Reading Gaol, 1897).

Each man kills the thing he loves
By each let this be heard,
Some do it with a bitter look,
Some with a flattering word,
The coward does it with a kiss,
The brave man with a sword!

Some kill their love when they are young,
And some when they are old;
Some strangle with the hands of Lust,
Some with the hands of Gold:
The kindest use a knife, because
The dead so soon grow cold.

Some love too little, some too long,
Some sell, and others buy;
Some do the deed with many tears,
And some without a sigh:
For each man kills the thing he loves,
Yet each man does not die.


India Song, musica di Carlos D’Alessio, testo di Marguerite Duras; dalla colonna sonora del film omonimo, diretto da Duras nel 1975.

Chanson,
Toi qui ne veux rien dire,
Toi qui me parles d’elle
Et toi qui me dis tout.
Ô, toi,
Que nous dansions ensemble,
Toi qui me parlais d’elle,
D’elle qui te chantait,
Toi qui me parlais d’elle,
De son nom oublié,
De son corps, de mon corps,
De cet amour là,
De cet amour mort.
Chanson,
De ma terre lointaine,
Toi qui parleras d’elle,
Maintenant disparue,
Toi qui me parles d’elle,
De son corps effacé,
De ses nuits, de nos nuits,
De ce désir là,
De ce désir mort.
Chanson,
Toi qui ne veux rien dire,
Toi qui me parles d’elle,
Et toi qui me dis tout,
Et toi qui me dis tout.

Jeanne

Tourbillon

Oscar Strasnoy (12 novembre 1970): Tourbillon per pianoforte, da Georges Delerue. Alexandre Tharaud, pianoforte.


Jeanne Moreau canta le Tourbillon de la vie di Georges Delerue in Jules et Jim di François Truffaut; il testo è di Cyrus Bassiak (pseudonimo di Serge Rezvani), che nel film suona la chitarra.

Elle avait des bagues à chaque doigt,
Des tas de bracelets autour des poignets,
Et puis elle chantait avec une voix
Qui, sitôt, m’enjôla.

    Elle avait des yeux, des yeux d’opale,
    Qui me fascinaient, qui me fascinaient.
    Y avait l’ovale de son visage pâle
    De femme fatale qui m’fut fatale.

On s’est connus, on s’est reconnus,
On s’est perdus de vue, on s’est r’perdus d’vue
On s’est retrouvés, on s’est réchauffés,
Puis on s’est séparés.

    Chacun pour soi est reparti.
    Dans l’tourbillon de la vie
    Je l’ai revue un soir, aïe aïe aïe
    Ça fait déjà un fameux bail.

Au son des banjos je l’ai reconnue.
Ce curieux sourire qui m’avait tant plu.
Sa voix si fatale, son beau visage pâle
M’émurent plus que jamais.

    Je me suis soûlé en l’écoutant.
    L’alcool fait oublier le temps.
    Je me suis réveillé en sentant
    Des baisers sur mon front brûlant.

On s’est connus, on s’est reconnus.
On s’est perdus de vue, on s’est r’perdus de vue
On s’est retrouvés, on s’est séparés.
Puis on s’est réchauffés.

    Chacun pour soi est reparti.
    Dans l’tourbillon de la vie.
    Je l’ai revue un soir, ah là là
    Elle est retombée dans mes bras.

Quand on s’est connus,
Quand on s’est reconnus,
Pourquoi se perdre de vue,
Se reperdre de vue?
Quand on s’est retrouvés,
Quand on s’est réchauffés,
Pourquoi se séparer?

    Alors tous deux on est repartis
    Dans le tourbillon de la vie
    On a continué à tourner
    Tous les deux enlacés.