Chiari di Luna – IV

Gabriel Fauré (1845 - 4 novembre 1924): Clair de Lune (Menuet ), mélodie per soprano e orchestra op. 46 n. 2 (1887) sul medesimo testo di Paul Verlaine (da Fêtes galantes, 1869) che ispirò a Debussy il III movimento della Suite bergamasque. Natalie Dessay, soprano; Radion sinfoniaorkesteri, dir. Hannu Lintu.

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune.

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.

Fauré, op. 46 n. 2

Haї-luli!

Pauline Viardot-García (18 luglio 1821 - 1910): Haï-luli!, mélodie (1880) su testo di Xavier de Maistre. Cecilia Bartoli, mezzosoprano; Myung-Whun Chung, pianoforte.

Je suis triste, je m’inquiète,
Je ne sais plus que devenir.
Mon bon ami devait venir
Et je l’attends ici seulette.
    Haï-luli! haï-luli!
Où donc peut être mon ami?

Je m’assieds pour filer ma laine,
Le fil se casse dans ma main…
Allons! je filerai demain,
Aujourd’hui je suis trop en peine.
    Haï-luli! haï-luli!
Qu’il fait triste sans son ami.

Si jamais il devient volage,
S’il doit un jour m’abandonner,
Le village n’a qu’à brûler
Et moi-même avec le village!
    Haï-luli! haï-luli!
À quoi bon vivre sans ami?

Notte più bella dei bei giorni

Alfred Bachelet (26 febbraio 1864 - 10 febbraio 1944): Chère nuit, mélodie (1897) su testo di Eugène Adénis-Colombeau. Barbara Hendricks, soprano; Michel Dalberto, pianoforte.

Voici l’heure bientôt.
Derrière la colline
je vois le soleil qui décline
Et cache ses rayons jaloux…
J’entends chanter l’âme des choses
Et les narcisses et les roses
M’apportent des parfums plus doux!
Chére nuit aux clartés sereines
Toi que ramènes le tendre amant
Ah! descends et voile la terre
De ton mystère calme et charmant.
Mon bonheur renaît sous ton aile
O nuit plus belle que les beaux jours:
Ah! lève-toi pour faire encore
Briller l’aurore de mes amours.

Poesie indù

Maurice Delage (13 novembre 1879 - 1961): Quatre Poèmes hindous (1912). Janet Baker, mezzo­soprano; Melos Ensemble, dir. Bernard Keeffe.

I. Madras: Une belle

Une belle à la taille svelte
se promène sous les arbres de la forêt,
en se reposant de temps en temps.
Ayant relevé de la main
les trois voiles d’or
qui lui couvre les seins,
elle renvoie à la lune
les rayons dont elle était baignée.

II. Lahore: Un sapin isolé (Gérard de Nerval, da Heinrich Heine) [2:22]

Un sapin isolé se dresse sur une montagne
Aride du Nord. Il sommeille.
La glace et la neige l’environne
D’un manteau blanc.

Il rêve d’un palmier qui là-bas
Dans l’Orient lointain se désole,
Solitaire et taciturne,
Sur la pente de son rocher brûlant.

III. Bénarès: Naissance de Bouddha [6:21]

En ce temps-là fut annoncé
la venue de Bouddha sur la terre.
Il se fit dans le ciel un grand bruit de nuages.
Les Dieux, agitant leurs éventails et leurs vêtements,
répandirent d’innombrables fleurs merveilleuses.
Des parfums mystérieux et doux se croisèrent
comme des lianes dans le souffle tiède de cette nuit de printemps.
La perle divine de la pleine lune
s’arrêta sur le palais de marbre,
gardé par vingt mille éléphants,
pareils à des collines grises de la couleur de nuages.

IV. Jaipur: Si vous pensez à elle [7:50]

Si vous pensez à elle,
vous éprouvez un douloureux tourment.
Si vous la voyez,
votre esprit se trouble.
Si vous la touchez,
Vous perdez la raison.
Comment peut-on l’appeler bien-aimée?

Fryderyk & Pauline

Fryderyk Chopin (1810 - 1849): Mazurka in fa diesis minore op. 6 n. 1 (1830-31). Arthur Rubinstein, pianoforte.

Il tono popolareggiante è posto subito in evidenza, con la caratteristica terzina che inizia ciascuna semifrase del primo tema; questo consiste di due periodi, uguali nella prima metà e differenti nella seconda, ed è ripetuto cinque volte: la prima ripetizione è immediata, mentre alle succes­sive sono intercalati altri tre episodi, il secondo dei quali è una variante del primo. La struttura complessiva segue dunque lo schema AABAB’ACA. Nel tema A, all’inizio del secondo periodo è posta la didascalia «rubato»: questa indicazione ricorre in tutte le Mazurche delle prime raccolte, fino al secondo brano dell’op. 24.


Pauline Viardot-García (18 luglio 1821 - 1910): Plainte d’amour, sulla Mazurca op. 6 n. 1 di Chopin; testo di Louis Pomey. Marina Comparato, mezzosoprano; Elisa Triulzi, pianoforte.

Chère âme, sans toi j’expire,
Pourquoi taire ma douleur?
Mes lèvres veulent sourire
Mes yeux disent mon malheur.
Hélas! Loin de toi j’expire.

Que ma cruelle peine,
De ton âme hautaine
Désarme la rigueur.

Cette nuit dans un rêve,
Je croyais te voir;
Ah, soudain la nuit s’achève,
Et s’enfuit l’espoir.

Je veux sourire
Hélas! La mort est dans mon coeur.

Celebre mezzosoprano e compositrice, sorella della non meno famosa Maria Malibran, la Viardot fu allieva e amica di Chopin, che per lei nutrì sempre profonda stima e simpatia. Sembra che Fryderyk non disprezzasse affatto quel tipo di elaborazioni delle sue opere: alla Viardot espresse anzi il proprio gradimento. Pauline Viardot pubblicò due raccolte di Mazourkas de Chopin arrangées pour la voix, in tutto 12 brani, nel 1848.


NB: salvo diversa indicazione, i testi inseriti negli articoli dedicati a Chopin nel presente blog sono tratti dal volume Chopin: Signori il catalogo è questo di C. C. e Giorgio Dolza, Einaudi, Torino 2001.

Sérénade japonaise

Jane Vieu (15 luglio 1781 - 1955): Sérénade japonaise, mélodie (1903) su testo di Serge Rello. Katherine Eberle, mezzosoprano; Robin Guy, pianoforte.

Mets ta robe d’azur,
Chausse tes pieds fragiles.
Près du bambou flexible
Une source frémit:
Les étoiles s’y mirent,
En des sursauts fébriles,
Comme des yeux de femme
Aux yeux de leur ami!

Viens, Taïmu, descends,
La rosée est divine,
Clair joyau sous la lune
A l’opalin baiser;
Je voudrais l’accrocher
A ta blonde poitrine
Et la prendre à tes cils,
Pour aller m’en griser.

Mets ta robe d’azur…

La lune de cristal
Fait la nature bléme,
C’est l’heure du silence ému!
Le cœur s’écoute mieux!
Il semble que tout s’aime!
Aimons nous! douce Taïmu!

Mets ta robe d’azur…

Shakespeariana – VI

The death of Ophelia

Hector Berlioz (1803 - 1869): La mort d’Ophélie, ballade op. 18 n. 2, H. 92 (1842); testo di Ernest Legouvé. Cecilia Bartoli, mezzosoprano; Myung-Whun Chung, pianoforte.

Auprès d’un torrent Ophélie
cueillait, tout en suivant le bord,
dans sa douce et tendre folie,
des pervenches, des boutons d’or,
des iris aux couleurs d’opale,
et de ces fleurs d’un rose pâle
qu’on appelle des doigts de mort.

Puis, élevant sur ses mains blanches
les riants trésors du matin,
elle les suspendait aux branches,
aux branches d’un saule voisin.
Mais trop faible le rameau plie,
se brise, et la pauvre Ophélie
tombe, sa guirlande à la main.

Quelques instants sa robe enflée
la tint encor sur le courant
et, comme une voile gonflée,
elle flottait toujours chantant,
chantant quelque vieille ballade,
chantant ainsi qu’une naïade
née au milieu de ce torrent.

Mais cette étrange mélodie
passa, rapide comme un son.
Par les flots la robe alourdie
bientôt dans l’abîme profond
entraîna la pauvre insensée,
laissant à peine commencée
sa mélodieuse chanson.

Ne réveille pas mon bonheur

Armande de Polignac (1876 - 29 aprile 1962): Rêverie per voce e pianoforte (1905) su testo di Henry Gauthier-Villars. Sébastien Romignon Ercolini, tenore; Stéphanie Humeau, pianoforte.

Comme de rêve et de langueur
Tes yeux effleurent mes pensées,
O chères minutes passées
Le front posé contre ton cœur.

Ta voix musicale et dolente
En pénombre et presque d’oubli
Ta voix au murmure affaibli
A bercé mon extase lente.

Rose qu’effeuille l’abandon
Ta bouche ingénument peureuse
A su baptiser de pardon
Ma solitude douloureuse.

D’un rêve imprécis de langueur
Tes yeux effleurent ma pensée.
Parle bas, âme fiancée,
Ne réveille pas mon bonheur.

Princesse des Espagnes

Claude Debussy (1862 - 25 marzo 1918): Madrid, mélodie (1879), testo di Alfred de Musset. Véronique Dietschy, soprano; Emmanuel Strosser, pianoforte.

Madrid, princesse des Espagnes,
Il court par tes mille campagnes
Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs.
La blanche ville aux sérénades,
Il passe par tes promenades
Bien des petits pieds tous les soirs.

Madrid, Madrid, moi, je me raille
De tes dames à fine taille
Qui chaussent l’escarpin étroit;
Car j’en sais une par le monde
Que jamais ni brune ni blonde
N’ont valu le bout de son doigt!

Or si d’aventure on s’enquête
Qui m’a valu telle conquête,
C’est l’allure de mon cheval,
Un compliment sur sa mantille,
Puis des bonbons à la vanille
Par un beau soir de carnaval.

In cammino

Augusta Holmès (1847 - 1903): En chemin, mélodie; testo probabilmente della composi­trice. Hélène Lindqvist, soprano; Philipp Vogler, pianoforte.

O voyageur qui si tristement
Chemines dans la nuit brune
Livre ton coeur à l’enchantement
Du rêve et du clair de lune.
Vois! les Elfes autour de toi,
Fleurissent la clairière;
Prends ce lys de lumière:
C’est ton sceptre de roi!

Non, je ne veux rien, rien du monde
Que les cheveux d’or de ma blonde!

O voyageur entends ces accords
Qui mêlent en des rafales,
La voix magique et tendre des cors
Et les harpes triomphales.
Celle qui t’apparait làbas,
De frais glaieuls coiffée,
C’est Morgana la fée!
Ouvre lui tes deux bras!

Non, je ne veux rien, rien du monde
Que les yeux profonds de ma blonde!

O voyageur, un fleuve d’azur,
Où nagent des formes blanches
Sous les clartès du ciel sobre et pur
Scintille à travers les branches.
Sur la rive où le flot pali
En murmurant dèferle,
Dans des coupes de perle
Bois la paix et l’oubli!

Non, je ne veux rien, rien du monde
Que les chers baisers de ma blonde!


Au pays mystérieux

Eva Dell’Acqua (28 febbraio 1856 - 1930): Villanelle, mélodie per voce e orchestra (1893) su testo di Frédéric van der Elst. Natalie Dessay, soprano; Berliner Philharmoniker, dir. Michael Schonwandt.

J’ai vu passer l’hirondelle
Dans le ciel pur du matin:
Elle allait, à tire-d’aile,
Vers le pays où l’appelle
Le soleil et le jasmin.
J’ai vu passer l’hirondelle!
J’ai longtemps suivi des yeux
Le vol de la voyageuse.
Depuis, mon âme rêveuse
L’accompagne par les cieux.
Ah! ah! au pays mystérieux!
Et j’aurais voulu comme elle
Suivre le même chemin.

Berceuse d’Armorique

Poldowski (pseudonimo di Régine Wieniawski; 1879 - 28 gennaio 1932): Berceuse d’Armorique (1914) su testo di Anatole Le Braz. Angelique Zuluaga, soprano; Gwendolyn Mok, pianoforte.

Dors, petit enfant, dans ton lit bien clos:
Dieu prenne en pitié les bons matelots!

  Chante ta chanson, chante, bonne vieille!
  La lune se lève et la mer s’éveille.

Au Pays du Froid, la houle des fjords
Chante sa berceuse en berçant les morts.

Dors, petit enfant, dans ton lit bien doux,
Car tu t’en iras comme ils s’en vont tous.

Tes yeux ont dèjà la couleur des flots.
Dieu prenne en pitié les bons matelots!

Canzon triste

Henri Duparc (21 gennaio 1848 - 1933): Chanson triste (1868) su testo di Jean Lahor alias Henri Cazalis. Jessye Norman, soprano; Dalton Baldwin, pianoforte.

Dans ton cœur dort un clair de lune
Un doux clair de lune d’été
Et pour fuir la vie importune
Je me noierai dans ta clarté.

J’oublierai les douleurs passées,
Mon amour, quand tu berceras
Mon triste coeur et mes pensées
Dans le calme aimant de tes bras.

Tu prendras ma tête malade,
Oh! quelquefois sur tes genoux,
Et lui diras une ballade
Qui semblera parler de nous,

Et dans tes yeux pleins de tristesse,
Dans tes yeux alors je boirai
Tant de baisers et de tendresses
Que peut-être je guérirai.

Pour oublier les pleurs

Jacques Offenbach (1819 - 5 ottobre 1880): J’aime la rêverie, mélodie; «paroles de Mme la Baronne Gay de V[aux]» (1839). Mariam Sarkissian, mezzosoprano; Daniel Propper, pianoforte.

J’aime la rêverie:
Les bois et la prairie,
Le gazon et les fleurs
Font oublier les pleurs.

J’aime à voir ton image
Se refléter dans l’eau
D’un ruisseau.
Je voudrais au village
Avec toi m’isoler
Et rester.

J’aime la rêverie…

J’aime ta chevelure,
Et je frémis parfois
Quand mes doigts
De ta blonde parure
Déroulent les anneaux
Doux et beaux.

J’aime la rêverie…

Près de toi les orages
D’un rigoureux destin
Ne sont rien;
Dans tes yeux sans nuages
Je trouve le bonheur
De mon cœur.

J’aime la rêverie…

Autunno – II

Gabriel Fauré (1845 - 1924): Automne, mélodie op. 18 n. 3 (1878), testo di Armand Silvestre (1837 - 1901). Janine Devost (1932 - 1985), soprano; David Selig, pianoforte.

Automne au ciel brumeux, aux horizons navrants,
Aux rapides couchants, aux aurores pâlies,
Je regarde couler, comme l’eau du torrent,
Tes jours faits de mélancolie.

Sur l’aile des regrets mes esprits emportés,
– Comme s’il se pouvait que notre âge renaisse! –
Parcourent, en rêvant, les coteaux enchantés,
Où jadis sourit ma jeunesse!

Je sens, au clair soleil du souvenir vainqueur,
Refleurir en bouquet les roses deliées,
Et monter à mes yeux des larmes, qu’en mon coeur,
Mes vingt ans avaient oubliées!

Dans la forêt des lilas blancs

 
Claude Debussy (22 agosto 1862 - 1918): La Belle au bois dormant, mélodie L 81 (1890) su testo di Vincent Hyspa. Véronique Gens, soprano; Roger Vignoles, pianoforte.

Des trous à son pourpoint vermeil,
Un chevalier va par la brune,
Les cheveux tout pleins de soleil,
Sous un casque couleur de lune.
Dormez toujours, dormez au bois,
L’anneau, la Belle, à votre doigt.

Dans la poussière des batailles,
Il a tué loyal et droit,
En frappant d’estoc et de taille,
Ainsi que frapperait un roi.
Dormez au bois, où la verveine,
Fleurit avec la marjolaine.

Et par les monts et par la plaine,
Monté sur son grand destrier,
Il court, il court à perdre haleine,
Et tout droit sur ses étriers.
Dormez la Belle au Bois, rêvez
Q’un prince vous épouserez.

Dans la forêt des lilas blancs,
Sous l’éperon d’or qui l’excite,
Son destrier perle de sang
Les lilas blancs, et va plus vite.
Dormez au bois, dormez, la Belle
Sous vos courtines de dentelle.

Mais il a pris l’anneau vermeil,
Le chevalier qui par la brune,
A des cheveux pleins de soleil,
Sous un casque couleur de lune.
Ne dormez plus, La Belle au Bois,
L’anneau n’est plus à votre doigt.

L 81

Je te veux

Alcune diverse interpretazioni di Je te veux, valse chantée composta probabilmente nel 1897 da Erik Satie (17 maggio 1866 - 1925) su testo di Henry Pacory:

J’ai compris ta détresse,
Cher amoureux,
Et je cède à tes vœux:
Fais de moi ta maîtresse.
Loin de nous la sagesse,
Plus de tristesse,
J’aspire à l’instant précieux
Où nous serons heureux:
Je te veux.

Je n’ai pas de regrets
Et je n’ai qu’une envie:
Près de toi là tout près
Vivre toute ma vie.
Que mon corps soit le tien,
Que ta lèvre soit mienne,
Que ton coeur soit le mien
Et que toute ma chair soit tienne.

J’ai compris ta détresse…

Oui, je vois dans tes yeux
La divine promesse
Que ton coeur amoureux
Vient chercher ma caresse.
Enlacés pour toujours,
Brûlant des mêmes flammes
Dans un rêve d’amour
Nous échangerons nos deux âmes.

J’ai compris ta détresse…



Jessye Norman, soprano, con accompagnamento di pianoforte.



Patricia Petibon, soprano, accompagnata da violoncello e pianoforte.



Measha Brueggergosman, soprano, con orchestra (strumentazione di William Bolcom).



Versione per pianoforte solo, eseguita da Pascal Rogé.


Un hidalgo muy ingenioso

Miguel de Cervantes Saavedra

«Dove c’è musica non ci può essere cosa cattiva» (Cervantes)

Miguel de Cervantes Saavedra morì il 22 aprile 1616.
Sul suo capolavoro immortale è già stato scritto tutto, anche l’impossibile e l’inim­ma­gi­na­bile: ragion per cui oggi, celebrando la ricorrenza, mi limiterò a segnalare un interessante articolo di José Saramago pubblicato nel 2005 sul «País» e, in italiano, sulla «Repubblica» (leggibile online a questo indirizzo). Inoltre, com’è consuetudine in questo blog, proporrò l’ascolto di alcune composizioni musicali ispirate da Cervantes.
Alla «presenza di Don Chisciotte nella musica» dedicò una dissertazione, nel 1984, la studiosa statunitense Susan Jane Flynn: il suo lavoro è disponibile in rete (The Presence of Don Quixote in Music, University of Tennessee).


Richard Strauss (1864 - 1949): Don Quixote, poema sinfonico op. 35 in forma di phantastische Variationen über ein Thema ritterlichen Charakters (variazioni fantastiche sopra un tema cavalleresco; 1897). Mstislav Rostropovič, violoncello; Berliner Philharmoniker, dir. Herbert von Karajan. Illustrazioni di Gustave Doré.

  1. Introduzione: Mäßiges Zeitmaß. Thema mäßig. «Don Quichotte verliert über der Lektüre der Ritterromane seinen Verstand und beschließt, selbst fahrender Ritter zu werden»
  2. Tema: Mäßig. «Don Quichotte, der Ritter von der traurigen Gestalt». Maggiore: «Sancho Panza» [6:25]
  3. Variazione I: Gemächlich. «Abenteuer an den Windmühlen» [8:44]
  4. Variazione II: Kriegerisch. «Der siegreiche Kampf gegen das Heer des großen Kaisers Alifanfaron» [11:24]
  5. Variazione III: Mäßiges Zeitmaß. «Gespräch zwischen Ritter und Knappen» [13:09]
  6. Variazione IV: Etwas breiter. «Unglückliches Abenteuer mit einer Prozession von Büßern» [21:47]
  7. Variazione V: Sehr langsam. «Die Waffenwache» [23:44]
  8. Variazione VI: Schnell. «Begegnung mit Dulzinea» [27:54]
  9. Variazione VII: Ein wenig ruhiger als vorher. «Der Ritt durch die Luft» [29:09]
  10. Variazione VIII: Gemächlich. «Die unglückliche Fahrt auf dem venezianischen Nachen» [30:25]
  11. Variazione IX: Schnell und stürmisch. «Kampf gegen vermeintliche Zauberer» [32:16]
  12. Variazione X: Viel breiter. «Zweikampf mit dem Ritter vom blanken Mond» [33:28]
  13. Finale: Sehr ruhig. «Wieder zur Besinnung gekommen» [38:10]


Erich Korngold (1897 - 1957): Don Quixote, 6 pezzi per pianoforte (1907-09). Mara Jaubert.

  1. Don Quixote über den Ritterbüchern und seine Sehnsucht nach Waffentaten
  2. Sancho Panza auf seinem “Grauen”
  3. Don Quixotes Auszug
  4. Dulcinea von Toboso
  5. Abenteuer
  6. Don Quixotes Bekehrung und Tod


Jules Massenet (1842 - 1912): scena finale di Don Quichotte, comédie héroïque in 5 atti, libretto di Henri Cain (1910). Don Quichotte: José van Dam; Sancho Panza: Werner van Mettelen; voce di Dulcinée: Silvia Tro Santafé. Bruxelles, Théâtre La Monnaie, 2010.

Massenet, Don Q


Manuel de Falla (1876 - 1946): El retablo de Maese Pedro, opera per marionette in 1 atto (6 scene) su libretto proprio (1923). Don Quijote: Justino Díaz; Pedro: Joan Cabero; narratore: Xavier Cabero; Orchestre Symphonique de Montréal, dir. Charles Dutoit.


Maurice Ravel (1875 - 1937): Don Quichotte à Dulcinée, 3 chansons per baritono e pianoforte su testo di Paul Morand (1932-33); originariamente composte per il film Don Quichotte (con Fëdor Šaljapin) di Georg Wilhelm Pabst. Dietrich Fischer-Dieskau, baritono; Karl Engel, pianoforte.

  1. Chanson romanesque: Moderato
  2. Chanson épique: Molto moderato
  3. Chanson à boire: Allegro


Roberto Gerhard (1896 - 1970): Don Quijote, balletto (1940-41, rev. 1947-49). Orquesta Sinfónica de Tenerife, dir. Victor Pablo Pérez.

Scena 1a
Scena 2a [7:28]
Scena 3a [16:41]
Scena 4a [27:32]
Scena 5a [31:17]


Litografia di Pablo Picasso, 1955


[pubblicato originariamente il 22 aprile 2016]

Nuit d’étoiles

Claude Debussy (1862-1918): Nuit d’étoiles, mélodie su testo di Théodore de Banville (1880). Natalie Dessay, soprano; Philippe Cassard, pianoforte.

      Nuit d’étoiles,
      Sous tes voiles,
  Sous ta brise et tes parfums,
      Triste lyre
      Qui soupire,
  Je rêve aux amours défunts.

La sereine Mélancolie
Vient éclore au fond de mon cœur,
Et j’entends l’âme de ma mie
Tressaillir dans le bois rêveur.

      Nuit d’etoiles…

Je revois à notre fontaine
Tes regards bleus comme les cieux;
Cette rose, c’est ton haleine,
Et ces étoiles sont tes yeux.

      Nuit d’etoiles…

L 2

Chansons de Bilitis – I

Claude Debussy (1862 - 25 marzo 1918): Trois Chansons de Bilitis, 3 mélodies per voce e pianoforte L2 97 (1897-98) su testi di Pierre Louÿs. Régine Crespin, soprano; John Wustman, pianoforte.

I. La Flûte de Pan: Lent et sans rigueur de rythme

Pour le jour des hyacinthies,
il m’a donné une syrinx faite
de roseaux bien taillés,
unis avec la blanche cire
qui est douce à mes lèvres comme le miel.

Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux;
mais je suis un peu tremblante.
il en joue après moi,
si doucement que je l’entends à peine.

Nous n’avons rien à nous dire,
tant nous sommes près l’un de l’autre;
mais nos chansons veulent se répondre,
et tour à tour nos bouches
s’unissent sur la flûte.

Il est tard,
voici le chant des grenouilles vertes
qui commence avec la nuit.
Ma mère ne croira jamais
que je suis restée si longtemps
à chercher ma ceinture perdue.


II. La Chevelure: Assez lent, très expressif et passionnément concentré [3:01]

Il m’a dit: «Cette nuit, j’ai rêvé.
J’avais ta chevelure autour de mon cou.
J’avais tes cheveux comme un collier noir
autour de ma nuque et sur ma poitrine.

«Je les caressais, et c’étaient les miens;
et nous étions liés pour toujours ainsi,
par la même chevelure, la bouche sur la bouche,
ainsi que deux lauriers n’ont souvent qu’une racine.

«Et peu à peu, il m’a semblé,
tant nos membres étaient confondus,
que je devenais toi-même,
ou que tu entrais en moi comme mon songe.»

Quand il eut achevé,
il mit doucement ses mains sur mes épaules,
et il me regarda d’un regard si tendre,
que je baissai les yeux avec un frisson.


III. Le Tombeau des Naïades: Très lent [7:00]

Le long du bois couvert de givre, je marchais;
Mes cheveux devant ma bouche
Se fleurissaient de petits glaçons,
Et mes sandales étaient lourdes
De neige fangeuse et tassée.

Il me dit: «Que cherches-tu?»
Je suis la trace du satyre.
Ses petits pas fourchus alternent
Comme des trous dans un manteau blanc.
Il me dit: «Les satyres sont morts.»

«Les satyres et les nymphes aussi.
Depuis trente ans, il n’a pas fait un hiver aussi terrible.
La trace que tu vois est celle d’un bouc.
Mais restons ici, où est leur tombeau.»

Et avec le fer de sa houe il cassa la glace
De la source ou jadis riaient les naïades.
Il prenait de grands morceaux froids,
Et les soulevant vers le ciel pâle,
Il regardait au travers.

La Flûte de Pan