Ideale

Francesco Paolo Tosti (1846 - 2 dicembre 1916): Ideale, romanza (1882) su testo di Carmelo Errico. Luciano Pavarotti, tenore; John Wustman, pianoforte.

Io ti seguii com’iride di pace
lungo le vie del cielo.
Io ti seguii come un’amica face
della notte nel velo.

E ti sentii nella luce, nell’aria,
nel profumo dei fiori,
e fu piena, la stanza solitaria,
di te, dei tuoi splendori.

In te rapito, al suon della tua voce,
lungamente sognai,
e della terra, ogni affanno, ogni croce,
in quel giorno scordai.

Torna, caro ideal,
torna un istante a sorridermi ancora
e in me risplenderà, nel tuo sembiante,
una novella aurora, una novella aurora.

In te rapito, al suon della tua voce,
lungamente sognai,
e della terra, ogni affanno, ogni croce,
in quel giorno scordai.

Torna, caro ideal,
torna un istante a sorridermi ancora
e in me risplenderà, nel tuo sembiante,
una novella aurora, una novella aurora.

Tosti, Ideale

Libera e gioconda

Pier Adolfo Tirindelli (5 maggio 1858 - 1937): O Primavera!, romanza per voce e pianoforte (1906) su testo di Olga Bonetti. Carlo Bergonzi, tenore; John Wustman, pianoforte.

O Primavera, libera e gioconda,
Primavera che ridi sulla Terra,
i germi schiudi, il cantico disserra,
d’amore e gioia l’anima m’inonda!

O Primavera, cantano i virgulti
le nozze ardenti della Terra e il Sole;
dammi i tuoi raggi, dammi le viole;
di nova vita l’anima sussulti!

Sotto la neve, inaridito, il core
gemeva afflitto in un’eterna sera,
O Primavera, fonde il tuo bacio il gel.
O Primavera, dammi l’amore!

Chansons de Bilitis – I

Claude Debussy (1862 - 25 marzo 1918): Trois Chansons de Bilitis, 3 mélodies per voce e pianoforte L2 97 (1897-98) su testi di Pierre Louÿs. Régine Crespin, soprano; John Wustman, pianoforte.

I. La Flûte de Pan: Lent et sans rigueur de rythme

Pour le jour des hyacinthies,
il m’a donné une syrinx faite
de roseaux bien taillés,
unis avec la blanche cire
qui est douce à mes lèvres comme le miel.

Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux;
mais je suis un peu tremblante.
il en joue après moi,
si doucement que je l’entends à peine.

Nous n’avons rien à nous dire,
tant nous sommes près l’un de l’autre;
mais nos chansons veulent se répondre,
et tour à tour nos bouches
s’unissent sur la flûte.

Il est tard,
voici le chant des grenouilles vertes
qui commence avec la nuit.
Ma mère ne croira jamais
que je suis restée si longtemps
à chercher ma ceinture perdue.


II. La Chevelure: Assez lent, très expressif et passionnément concentré [3:01]

Il m’a dit: «Cette nuit, j’ai rêvé.
J’avais ta chevelure autour de mon cou.
J’avais tes cheveux comme un collier noir
autour de ma nuque et sur ma poitrine.

«Je les caressais, et c’étaient les miens;
et nous étions liés pour toujours ainsi,
par la même chevelure, la bouche sur la bouche,
ainsi que deux lauriers n’ont souvent qu’une racine.

«Et peu à peu, il m’a semblé,
tant nos membres étaient confondus,
que je devenais toi-même,
ou que tu entrais en moi comme mon songe.»

Quand il eut achevé,
il mit doucement ses mains sur mes épaules,
et il me regarda d’un regard si tendre,
que je baissai les yeux avec un frisson.


III. Le Tombeau des Naïades: Très lent [7:00]

Le long du bois couvert de givre, je marchais;
Mes cheveux devant ma bouche
Se fleurissaient de petits glaçons,
Et mes sandales étaient lourdes
De neige fangeuse et tassée.

Il me dit: «Que cherches-tu?»
Je suis la trace du satyre.
Ses petits pas fourchus alternent
Comme des trous dans un manteau blanc.
Il me dit: «Les satyres sont morts.»

«Les satyres et les nymphes aussi.
Depuis trente ans, il n’a pas fait un hiver aussi terrible.
La trace que tu vois est celle d’un bouc.
Mais restons ici, où est leur tombeau.»

Et avec le fer de sa houe il cassa la glace
De la source ou jadis riaient les naïades.
Il prenait de grands morceaux froids,
Et les soulevant vers le ciel pâle,
Il regardait au travers.

La Flûte de Pan