Sinfonia orientale

Benjamin Godard (1849 - 10 gennaio 1895): Symphonie orientale op. 84 (1884). Royal Scottish National Orchestra, dir. Martin Yates.

I singoli movimenti della Sinfonia sono ispirati da altrettanti componimenti poetici di autori diversi, fra i quali lo stesso Godard; le poesie sono riportate sulla partitura nella forma qui sotto indicata.

I. Les Éléphants (Leconte de Lisle): Andante con moto

Le sable rouge est comme une mer sans limite,
Et qui flambe, muette, affaissée en son lit.
Une ondulation immobile remplit
L’horizon aux vapeurs de cuivre où l’homme habite.
[…]
Tel l’espace enflammé brûle sous les cieux clairs;
Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes,
Les éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes,
Vont au pays natal à travers les déserts.

D’un point de l’horizon, comme des masses brunes,
Ils viennent, soulevant la poussière et l’on voit,
Pour ne point dévier du chemin le plus droit,
Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.
[…]
L’oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l’œil clos. Leur ventre bat et fume,
Et leur sueur dans l’air embrasé monte en brume,
Et bourdonnent autour mille insectes ardents.

Mais qu’importent la soif et la mouche vorace,
Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé?
Ils révent en marchant du pays délaissé,
Des forêts de figuiers où s’abrita leur race.

Ils reverront le fleuve échappé des grands monts,
Où nage en mugissant l’hippopotame énorme;
Où, blanchis par la lune, et projetant leur forme,
Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs.

Aussi, pleins de courage et de lenteur ils passent
Comme une ligne noire, au sable illimité;
Et le désert reprend son immobilité
Quand les lourds voyageurs à l’horizon s’effacent.


II. Chinoiserie (Auguste de Châtillon): Allegro moderato [5:35]

On entendait, au lointain,
Tinter un son argentin
De triangles, de sonnettes,
De tambourins, de clochettes;
C’étaient des gens de Nankin,
Des Mandarins en goguette,
Qui revenaient d’une fête,
D’une fête de Pékin.


III. Sara la Baigneuse (Victor Hugo): Andantino con moto [9:22]

Sara, belle d’indolence,
Se balance
Dans un hamac, au-dessus
Du bassin d’une fontaine
Toute pleine
D’eau puisée à l’Ilyssus;

Et la frêle escarpolette
Se reflète
Dans le transparent miroir,
Avec la baigneuse blanche
Qui se penche,
Qui se penche pour se voir.
[…]
Mais Sara la nonchalante
Est bien lente
A finir ses doux ébats;
Toujours elle se balance
En silence,
Et va murmurant tout bas:

“Oh ! si j’étais capitane,
“Ou sultane,
“Je prendrais des bains ambrés,
“Dans un bain de marbre jaune,
“Prés d’un trône,
“Entre deux griffons dorés !

“J’aurais le hamac de soie
“Qui se ploie
“Sous le corps prêt à pâmer;
“J’aurais la molle ottomane
“Dont émane
“Un parfum qui fait aimer.”
[…]
Ainsi se parle en princesse,
Et sans cesse
Se balance avec amour,
La jeune fille rieuse,
Oublieuse
Des promptes ailes du jour.
[…]


IV. Le rêve de la Nikia (Benjamin Godard): Quasi adagio [15:36]

Elle est jeune, elle est belle; et pourtant la tristesse
Assombrit ses grands yeux.
Aucun penser d’amour ne charme sa jeunesse.
Son cœur ambitieux
Rêve d’une contrée, inconue et lointaine,
Où d’un peuple puissant
Et respecté de tous, elle deviendrait reine.
Là-bas, à l’Occident,
Sont de grandes cités aux splendeurs sans pareilles;
Là, la Science et l’Art,
Au souffle du Génie, enfantent des merveilles!…
Son beau rêve, au hasard,
Vers ces mondes nouveaux, l’emporte sur son aile.
Son cœur ambitieux
N’a nul penser d’amour. Elle est jeune, elle est belle,
Et pourtant la tristesse assombrit ses grands yeux.


V. Marche turque (Godard): Tempo di marcia [21:55]

Là – Allah – Ellalah!
Que les chrétiens maudits périssent sous la hache
Et que Mahomet règne! Il n’est point de cœur lâche
Parmi les fiers soldats du Prophète sacré.
Que dans tout l’Univers Allah soit adoré!


La Chasse fantastique

Ernest Guiraud (26 giugno 1837 - 1892): La Chasse fantastique, poema sinfonico (1887) ispirato dalla Légende du beau Pécopin et de la belle Bauldour (1842) di Victor Hugo. Louisville Orchestra, dir. Jorge Mester.

La composizione segue fedelmente la descrizione della caccia nel racconto di Hugo, un passo del quale è citato da Guiraud in esergo sulla partitura:

« Al suono del corno, la foresta s’illumina, nei recessi più remoti, di mille luci straordinarie, di ombre che passano nella boscaglia, di voci lontane che gridano: a caccia! La muta abbaia, i cavalli nitriscono, gli alberi fremono come scossi dal vento. »

Walzerloo

 
Nino Rota (1911 - 1979): Waterloo Waltz, dalla colonna sonora originale del film Waterloo di Sergej Bondarčuk (1970). Indimenticabile il Napoleone di Rod Steiger.
 

Waterloo (1970)


La Marche de la Garde Impériale à Waterloo.
La Garde meurt mais ne se rend pas.

  Il campo di Waterloo oggi ha la calma che appartiene alla terra, impassibile sostegno dell’uomo, e somiglia a tutte le altre pianure.
  Però, di notte, da quella pianura s’innalza una specie di bruma fantastica; e se qualche viaggiatore, passando di là, osserva, ascolta, medita, come Virgilio nella funesta pianura di Filippi, l’allucinazione della catastrofe l’assale. Il terribile 18 giugno rivive; sparisce la falsa collina-monumento, sfuma quel leone qualunque, e il campo di battaglia riprende la sua realtà: schiere di fanteria ondeggiano nella pianura, galoppi furiosi attraversano l’orizzonte; il sognatore spaventato vede balenar le sciabole, scintillare le baionette, fiammeggiare le bombe, incrociarsi mostruosamente i fulmini; sente, come un rantolo in fondo a una tomba, il vago clamore della fantastica battaglia; quelle ombre sono i granatieri; quel luccichio sono i corazzieri; quello scheletro è Napoleone; quel­l’altro scheletro è Wellington. Tutto questo non esiste più, eppure cozza e combatte ancora; e i burroni si tingono di rosso, e gli alberi fremono, la furia arriva fino al cielo, e nelle tenebre tutte quelle alture selvagge, Mont-Saint-Jean, Hougomont, Frischemont, Papelotte e Plancenoit, appaiono confusamente coronate da un turbine di spettri che si sterminano fra loro.

(Victor Hugo)