Pierre Guédron (c1566 - c1620): Qu’on ne me parle plus d’amour, air de ballet (air de cour) tratto dal Ballet des inconstants (1608). Le Poème Harmonique, dir. Vincent Dumestre.
Qu’on ne me parle plus d’amour,
L’inconstance règne à la Cour,
Ô Dieux punissez ces âmes volages,
Ô Dieux punissez ces légers amoureux.
Ces amants pour nous décevoir
Jurent Amour et son pouvoir:
Ô Dieux punissez ces âmes parjures,
Ô Dieux punissez ces légers amoureux.
Ils n’ont de la fidélité
Sinon pour la déloyauté:
Ô Dieux punissez ces cœurs infidèles,
Ô Dieux que n’ont-ils leurs cœurs dans les yeux.
Ils feignent plus de passion
Lorsqu’ils ont moins d’affection:
Ô Dieux punissez ces cœurs infidèles,
Ô Dieux punissez ces légers amoureux.
La foi de ces esprits moqueurs
Fuit par leurs bouches de leurs cœurs:
Ô Dieux punissez ces cœurs infidèles,
Ô Dieux punissez ces légers amoureux.
Anonimo: J’ai vu le loup, le renard, le lièvre, chanson tradizionale francese (versione borgognona). Le Poème Harmonique, dir. Vincent Dumestre.
Le origini di questa chanson, una parodia del Dies irae, risalgono probabilmente al Quattrocento.
C’est dans neuf ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans neuf ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans huit ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans huit ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans sept ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est dans sept ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans six ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans six ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
J’ai ouï le loup, le renard chanter,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans cinq ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans cinq ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
J’ai ouï le loup, le renard chanter,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans quatre ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans quatre ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
J’ai ouï le loup, le renard chanter,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans trois ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans trois ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard danser,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans deux ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans deux ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard danser,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans un an je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans un an je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard danser,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard danser.
Una notte di cinque anni fa, mentre salivamo il sentiero che passa vicino a casa per l’ultima passeggiata prima di andare a nanna, Puck e io vedemmo il lupo. Era un grosso lupo nero che viveva da solo nei boschi là intorno; l’avevamo già incontrato in altre occasioni negli anni precedenti, ma mai eravamo stati così vicini. Poco prima della sua comparsa Puck si era irrigidito fiutando l’aria e fissando un punto dove il sentiero passa fra vecchie case disabitate: da lì pochi istanti dopo arrivò di gran carriera il lupo. Puck fu molto coraggioso: prima che io potessi fare un gesto qualsiasi l’aveva già messo in fuga. Per fortuna, nessuno si è fatto male.
Anonimo (sec. XVIII): N’èran tres fraires, canzone tradizionale diffusa nella Francia meridionale e in Piemonte; questa è la versione guascone, interpretata dall’ensemble Le Poème Harmonique diretto da Vincent Dumestre.
N’èran tres fraires
N’an qu’ua sòr a maridar.
L’an maridada
Au mei maishant deu vesiat.
L’a tant batuda
Dab un baston de verd pomèr.
L’a tant batuda
Dab un baston de verd pomèr,
Que l’a sacrada
De la tèsta dinc a son pè.
Sa camiseta
A l’aigueta se’n va lavar.
Mentre que lava,
Tres chivalièrs van arribar.
Hòu, la sirventa!
On ei la dauna deu castèth?
Soi pas sirventa,
Mès soi la dauna deu castèth.
Soi pas sirventa,
Mès soi la dauna deu castèth
Ditz, ma soreta,
Qui t’a mes dins aqueth estat.
Aquò’s, mon fraire,
Lo marit que m’avetz balhat.
Aquò’s, mon fraire,
Lo marit que m’avetz balhat.
E donc lo fraire
De cramba en cramba l’a cercat.
D’un còp d’espada,
la tèsta au maishant a copat.
Erano tre fratelli,
Avevano un’unica sorella da dare in sposa.
L’hanno data in sposa
Al più cattivo del circondario.
Molto l’ha picchiata
Con un ramo di melo verde.
Tanto l’ha picchiata
Con un ramo di melo verde
Che l’ha martoriata
Dalla testa fino ai piedi.
La sua camicetta
Al rio va a lavare.
Mentre lava
Arrivano tre cavalieri.
Ehilà, serva!
Dov’è la signora del castello?
Non sono una serva,
Sono io la signora del castello.
Non sono una serva,
Sono io la signora del castello.
Dimmi, sorellina,
Chi ti ha ridotta in queste condizioni?
È stato, mio caro fratello,
Il marito che mi avete dato.
È stato, mio caro fratello,
Il marito che mi avete dato.
Allora il fratello
Di stanza in stanza l’ha cercato.
D’un colpo di spada
La testa al cattivo ha tagliato.
Michel-Richard Delalande (15 dicembre 1657 - 1726): Te Deum, grand motet per soli, coro e orchestra S.32 (1684). Emmanuelle de Negri e Dagmar Šaškova, soprani; Sean Clayton, haute-contre; Cyril Auvity, tenore; André Morsch, basso; Le Poème Harmonique e Ensemble Aedes, dir. Vincent Dumestre.
Antoine Boësset (1587 - 8 dicembre 1643): À la fin cette bergère, air de cour (1624). Le Poème harmonique, dir. Vincent Dumestre.
A la fin cette bergere
Sent les maux que j’ay soufferts,
Et sa foy jadis legere
Perd ce tiltre dans ses fers:
Nous vivons soubs mesme loy
Puis que je la tiens à moy.
Non, je n’ay plus cette crainte
Que j’avois par le passé:
Car Phillis se trouve attainte
De ce trait qui m’a blessé.
Mes feux ont produit sa flame
Qui me rend esgal aux dieux,
Et l’amour est dans son ame,
Qui n’estoit que dans ses yeux.
Mon amour recompensée
N’aura plus de desplaisir,
Nous n’avons qu’une pensée,
Qu’un vouloir, & qu’un desir.
Anonimo (regione francese, sec. XVII): Quand je menai mes chevaux boire, chanson tradizionale francese (bretone o normanna). Claire Lefilliâtre, soprano; Le Poème Harmonique, dir. Vincent Dumestre.
Quand je menai mes chevaux boire,
ilaire, ilaire, itou, ilaire,
ilaire, oh, ma Nanette,
Quand je menai mes chevaux boire
j’entendis le coucou chanter.
Il me disait dans son language:
Ta bien aimée vont l’enterrer.
Ah! que dis-tu, méchante bête,
j’étais près d’elle hier au soir.
Mais quand je fus dedans la lande
j’entendis les cloches sonner.
Mais quand je fus dedans l’église
j’entendis les prêtres chanter.
Donnai du pied dedans la chasse.
Réveillez-vous si vous dormez.
Non je ne dors ni ne sommeille:
je vous attend dedans l’Enfer.
Vois: ma bouche est pleine de terre
et la tienne est pleine d’amour.
Auprès de moi reste une place
et c’est pour toi qu’on l’a gardée.