Trut avant!

Secondo il Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500), trut è una «interjection marquant l’impatience, l’indignation».


Clément Janequin (c1485 - 1558): Au joly jeu, chanson a 4 voci (pubblicata in Trente et une chansons musicales a quatre parties, 1529, n. 23). Ensemble «Clément Janequin».

Au joly jeu du pousse avant,
Il fait bon jouer.

L’aultrier m’aloye esbaloyer,
Je rencontray la belle au corps gent,
    Soubzriant doulcement, la vois baiser.
Elle en fait doute, mais je la boute,
    Laissez, laissez, laissez trut avant.

Au joly jeu…

Pour ung reffuz me fault laisser,
Propos luy tins amoureusement,
    Soubzriant doulcement, la vois baiser.
Elle riotte, dance sans notte
    Laissez, laissez, laissez trut avant.

Au joly jeu…


Jean Richafort (c1485 - 1558): Trut avant! Il faut boire, chanson a 3 voci (pubblicata nella Couronne et fleur des chansons a troys, 1536, n. 26). Ensemble La Maurache.

Tru, tru, trut avant!
Il faut boire!

Car après que serons morts,
Nous n’aurons plus que les os,
Avec deux aunes de toile.

Tru, tru, trut avant!
Il faut boire!


Più di una dea

Hayne van Ghizeghem (c1445 - ?): De tous biens plaine, chanson a 3 voci. Ensemble Perceval, dir. Guy Robert.

De tous biens plaine est ma maistresse.
Chascun luy doibt tribut d’honneur
Car assouvye est en valeur
Autant que jamais fut deesse.

(Di ogni virtù è colma la mia signora. Ognuno le rende tributo d’onore perché ha in dote più pregi di quanti ne abbia mai avuti una dea.)

Questa chanson fu un vero e proprio hit del tardo Quattrocento: è infatti riportata da almeno venticinque raccolte musicali dell’epoca, fra le quali il celebre florilegio Harmonice Musices Odhecaton curato dall’editore italiano Ottaviano Petrucci nel 1501. Di Hayne van Ghizeghem non si hanno molte notizie: fu membro della cappella musicale e valet de chambre di Carlo il Temerario, che seguì nelle numerose campagne militari; poiché non v’è più traccia di lui dopo il 1472, è possibile che abbia perso la vita in quel­l’anno, forse durante l’assedio di Beauvais. Si è anche pensato che avesse abbandonato il suo signore per entrare al servizio della corte di Francia, ma in realtà non vi sono documenti che possano confermare questa supposizione.

Jusques à ce que je meure

Antoine Busnois (c1430 - 1492): Le corps sen va et le cuer vous demeure, rondeau a 3 voci. Ensemble Asteria: Sylvia Rhyne, soprano; Eric Redlinger, tenore e liuto.

Le corps sen va et le cueur vous demeure
Le quel veult faire avec vous sa demeure
Pour vous vouloir aimer tant et si fort.

 Que incessament veult mectre son effort
 A vous servir jusques à ce que je meure.
 Il est vostre pouez estre bien seure
 Et de cela tousiours je vous asseure
 Combien quatende de mon mal confort.

Le corps sen va et le cueur vous demeure
Le quel veult faire avec vous sa demeure
Pour vous vouloir amer tant et si fort.

 Il nest douleur ne dueil qua moy naqueure
 Quant il convient que ses maulx je saveure
 Et men aller sans avoir resconfort
 Aleure que deusse vivre au fort
 Mon mal compter que je voi qua ceste heure.

Le corps s’en va et le cueur vous demeure
Le quel veult faire avec vous sa demeure
Pour vous vouloir aimer tant et si fort.

Busnois, Le corps s'en va

Avez bon mary?

Pierre Passereau (ante 1509 - post 1547): Il est bel et bon, chanson a 4 voci (pubblicata nella raccolta Vingt et huyt chansons musicalles a quattre parties, Attaingnant, Parigi, 1534). Ensemble «Clément Janequin».

Il est bel et bon, commère, mon mari.
Il estoit deux femmes toutes d’ung pays
Disanst l’une à l’aultre: «Avez bon mary?»
Il ne me courrousse, ne me bat aussy.
Il faict le mesnaige,
Il donne aux poulailles,
Et je prens mes plaisirs.
Commère, c’est pour rire
Quand les poulailles crient:
Petite coquette, co co co co dae, qu’est ce-cy?

In un’antologia della chanson del Cinquecento non può mancare questo capolavoro di Passereau: il gioco a incastro delle imitazioni e le onomatopee con il chiocciare delle poulailles fanno di questo brano di meno di un minuto e mezzo il perfetto compendio dell’arte musicale d’Oltralpe nel XVI secolo. D’altra parte, Il est bel et bon conobbe un grande successo anche al di fuori della Francia: il commediografo e attore veneziano Andrea Calmo (c1511 - 1571) testimonia di averla udita cantare nelle calli della sua città.

Ho visto il lupo

Anonimo: J’ai vu le loup, le renard, le lièvre, chanson tradizionale francese (versione borgognona). Le Poème Harmonique, dir. Vincent Dumestre.
Le origini di questa chanson, una parodia del Dies irae, risalgono probabilmente al Quattrocento.

C’est dans neuf ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans neuf ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.

J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.

C’est dans huit ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est dans huit ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.

J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.

C’est dans sept ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est dans sept ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.

J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard cheuler,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rebeuillés,
J’ai vu le loup, le renard cheuler.

C’est dans six ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans six ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.

J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
J’ai ouï le loup, le renard chanter,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.

C’est dans cinq ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans cinq ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.

J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
J’ai ouï le loup, le renard chanter,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.

C’est dans quatre ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est dans quatre ans je m’en irai,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.

J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
J’ai ouï le loup, le renard chanter,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai rechignés,
J’ai ouï le loup, le renard chanter.

C’est dans trois ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans trois ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.

J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard danser,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard danser.

C’est dans deux ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans deux ans je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.

J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard danser,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard danser.

C’est dans un an je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.
C’est dans un an je m’en irai,
J’ai vu le loup, le renard danser.

J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
J’ai vu le loup, le renard danser,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
C’est moi-même qui les ai revirés,
J’ai vu le loup, le renard danser.


Una notte di cinque anni fa, mentre salivamo il sentiero che passa vicino a casa per l’ultima passeggiata prima di andare a nanna, Puck e io vedemmo il lupo. Era un grosso lupo nero che viveva da solo nei boschi là intorno; l’avevamo già incontrato in altre occasioni negli anni precedenti, ma mai eravamo stati così vicini. Poco prima della sua comparsa Puck si era irrigidito fiutando l’aria e fissando un punto dove il sentiero passa fra vecchie case disabitate: da lì pochi istanti dopo arrivò di gran carriera il lupo. Puck fu molto coraggioso: prima che io potessi fare un gesto qualsiasi l’aveva già messo in fuga. Per fortuna, nessuno si è fatto male.


2019.15

Villageoise de Gascogne

Claude Le Jeune (c1530 - 1600): Debat la noste trill’ en may, chanson a 4 voci e 4 viole (1585). Ensemble «Clément Janequin», Ensemble Les Eléments.

Testo originale in dialetto guascone

Traduzione in francese moderno

Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay.
  Bon maiti la hrescurette jou m’leué
  Jou troubé la mi’ amourette sueu graüe,
  Aqui n’agoum’ quauques moutetz,
  Et puchens dus ou trés poutétz.
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay.
  La betzere courroussa de Deü baisa,
  Dichouc se ce hous pensa de bet temps a.
  Non m’a gousse muchat jamès
  Qu’ere de ta hrem com’ames.
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay,
  Com’ duchouc jou la mia bere
  Vist que lou ceü non capere tau beautat
  Que m’bouilles ta reguerguement
  Ma peiche de péne et torment
Debat la noste trill’ en May
Cante lou Tourd, et lou Pic, et lou Gay.

Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
  De bon matin, à la fraîche je me levai
  Je rencontrai mon amoureuse sur la grève,
  Là nous eûmes quelques mots doux,
  Et ensuite deux ou trois baisers.
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
  Alors elle, courroucée de ces baisers,
  Dit que si elle avait pris garde, autrefois,
  Elle ne m’aurait jamais montré
  Que son amour pour moi était aussi fort.
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.
  Où, lui dis-je, ma belle, a-t-on vu
  Que le ciel n’abrite pas de beauté qui te vaille,
  Pour que tu me veuilles avec tant de rudesse
  Repaître de peine et de tourment!
Sous notre treille en mai
Chantent la grive et le pic et le geai.

Non mangio carne di maiale

Claudin de Sermisy (c1490 - 1562): Je ne menge point de porc, chanson a 4 voci (1538). Molto bravo Simone Lo Castro, il quale canta tutte e quattro le parti.
Sermisy non mangia carne di maiale e ci spiega perché:

Je ne menge point de porc,
telle que je vois dire:
s’il a mengé cent estrons,
il ne s’en fera que rire.
Il les tourne, il les vire,
il leur rit et puis les mort.
Je ne menge point de porc.

Le porc s’en alloit jouant
tout au long d’une rivière;
il veit ung estron nouant,
il luy print a faire chere
disant en ceste maniere:
« Estron nouant en riviere,
rend toy ou tu es mort. »
Je ne menge point de porc.

estrons

Fortuna desperata – II

Jacob Obrecht (1457/58 - 1505): Missa Fortuna desperata a 4 voci. Ensemble vocale The Sound and The Fury.

Obrecht compose questa messa non su una delle rielaborazioni d’autore della chanson omonima (se ne conoscono una a 3 voci di Heinrich Isaac, una a 6 di Alexander Agricola e una a 3 parti strumentali, forse di Josquin des Prez), bensì sulla versione originale, quella riportata dai quattro manoscritti di cui s’è detto ieri. Il fatto che Obrecht abbia lavorato sul testo originale dà maggior consistenza all’attribuzione di Fortuna desperata a Antoine Busnois: è infatti molto probabile che i due musicisti si conoscessero di persona, essendo stati attivi a Bruges nello stesso periodo, Busnois — nell’ultimo anno della sua vita — presso la Cattedrale di San Salvatore, Obrecht in San Donaziano.

Missa Fortuna desperata di Obrecht, Kyrie

Fortuna desperata – I

Antoine Busnois? (1430 - 1492): Fortuna desperata, chanson a 3 voci. The Clerks’ Group, dir. Edward Wickham.

Fortuna desperata
Iniqua e maledecta
Che de tal dona electa
La fama ay denigrata.

O morte dispietata,
Inimica e crudele,
Che d’alto più che stelle
L’hai così abbassata.

Meschina e despietata,
Ben piangere posso may
Et desiro finire,
Finire i miei guay.

Questa chanson è stata tramandata da quattro manoscritti, tre dei quali non indicano il nome dell’autore; nel quarto codice è attribuita a Busnois. Secondo alcuni studiosi, potrebbe invece essere opera di un musicista fiorentino, Felice di Giovanni Martini († 1478).

Fortuna desperata

Ma bouche rit

Johannes Ockeghem (c1410/25 - 6 febbraio 1497): Ma bouche rit, virelai a 3 voci. Katelijne van Laethem, soprano; ensemble Romanesque, dir. Philippe Malfeyt.

Ma bouche rit et ma pensée pleure,
Mon oeil s’esjoye et mon cueur mauldit l’eure
Qu’il eut le bien qui sa santé deschasse
Et le plaisir que la mort me pourchasse
Sans resconfort qui m’aide ne sequeure.

Ha, cueur pervers, faulsaire et mensonger,
Dictes comment avez osé songer
Que de faulser ce que m’avez promis.

Puis qu’en ce point vous vous voulez venger,
Pensez bien tost de ma vie abreger;
Vivre ne puis au point ou m’avez mis.

Vostre rigueur veult doncques que je meure,
Mais Pitié veult que vivant je demeure;
Ainsi meurs vif et en vivant trespasse,
Mais pour celer le mal qui ne se passe
Et pour couvrir le dueil ou je labeure,

Ma bouche rit et ma pensée pleure,
Mon oeil s’esjoye et mon cueur mauldit l’eure
Qu’il eut le bien qui sa santé deschasse
Et le plaisir que la mort me pourchasse
Sans resconfort qui m’aide ne sequeure.

OckeghemJohannes Ockeghem (con gli occhiali)

Il marito nel forno

Jacotin, ovvero Jacques Le Bel o Level (c1495 - c1529): Mary, je songay l’autre jour, chan­son a 4 voci (pubblicata nell’antologia di Pierre Attaingnant Premier Livre contenant XXXI chansons musicales, 1535, n. 2). Nell’interpretazione dell’ensemble Doulce Mé­moi­re, alla chanson si aggiungono due danze adespote, un branle e un tourdion, composte sulla melodia di Jacotin.

Mary, je songay l’autre jour
Que tu estoys dedens ung four,
La teste la premiere,
Et j’estoys avec mon amy,
Où je faisoys grand chere.
Sortez de la tesniere,
Ordou, meschant mary cocu,
La panse la premiere.

Mary cocu

Una malmaritata

Anonimo (sec. XVIII): N’èran tres fraires, canzone tradizionale diffusa nella Francia meridionale e in Piemonte; questa è la versione guascone, interpretata dall’ensemble Le Poème Harmonique diretto da Vincent Dumestre.

N’èran tres fraires
N’an qu’ua sòr a maridar.
L’an maridada
Au mei maishant deu vesiat.
L’a tant batuda
Dab un baston de verd pomèr.

L’a tant batuda
Dab un baston de verd pomèr,
Que l’a sacrada
De la tèsta dinc a son pè.
Sa camiseta
A l’aigueta se’n va lavar.

Mentre que lava,
Tres chivalièrs van arribar.
Hòu, la sirventa!
On ei la dauna deu castèth?
Soi pas sirventa,
Mès soi la dauna deu castèth.

Soi pas sirventa,
Mès soi la dauna deu castèth
Ditz, ma soreta,
Qui t’a mes dins aqueth estat.
Aquò’s, mon fraire,
Lo marit que m’avetz balhat.

Aquò’s, mon fraire,
Lo marit que m’avetz balhat.
E donc lo fraire
De cramba en cramba l’a cercat.
D’un còp d’espada,
la tèsta au maishant a copat.

Erano tre fratelli,
Avevano un’unica sorella da dare in sposa.
L’hanno data in sposa
Al più cattivo del circondario.
Molto l’ha picchiata
Con un ramo di melo verde.

Tanto l’ha picchiata
Con un ramo di melo verde
Che l’ha martoriata
Dalla testa fino ai piedi.
La sua camicetta
Al rio va a lavare.

Mentre lava
Arrivano tre cavalieri.
Ehilà, serva!
Dov’è la signora del castello?
Non sono una serva,
Sono io la signora del castello.

Non sono una serva,
Sono io la signora del castello.
Dimmi, sorellina,
Chi ti ha ridotta in queste condizioni?
È stato, mio caro fratello,
Il marito che mi avete dato.

È stato, mio caro fratello,
Il marito che mi avete dato.
Allora il fratello
Di stanza in stanza l’ha cercato.
D’un colpo di spada
La testa al cattivo ha tagliato.

Ogni notte

Clément Janequin (c1485 - 1558): Toutes les nuits, chanson a 4 voci (pubblicata in Vingtquatriesme livre contenant XXVI chansons nouvelles, 1547, f. XII). Ensemble «Clément Janequin».

Toutes les nuits tu m’es présente
Par songe doux et gracieux.
Mais tous les jours tu m’es absente
Qui m’es regretz fort ennuyeux.

Puis donc que la nuit me vaut mieux
Et que je n’ai bien que par songe.
Dormez de jour, Ô pauvres yeux!
Afin que sans cesse je songe.

Prima di sposarvi, pensateci bene


Gilles Binchois (c1400 - 1460): Filles à marier, chanson a 4 voci. Comet Musicke (sopra); Ensemble «Gilles Binchois», dir. Dominique Vellard.
Una delle più interessanti chansons d’autore del Quattrocento. Il testo consiste in un severo ammonimento.

Tenor :

Se tu te marieras,
tu t’en repentiras.
Et quant? Et quant?
Avant qu’il soit ung an.

Cantus &c:

Filles à marier,
ne vous mariez ja
se bien vous ne sçavés
quel mary vous prendra:
car, se jalousie a,
jamais ne vous ne luy
au cuer joye n’ara.
Et pour ce pensés y.

Le picotin (non pas d’avoine)

Claudin de Sermisy (c1490 - 13 ottobre 1562): En entrant en ung jardin, chanson a 4 voci (pubblicata in Trente et une chansons musicales à 4 parties, 1531, n. 11) su testo di Clément Marot (L’Adolescence clémentine, Chanson XXVI). La Maurache, dir. Julien Skowron.

En entrant en ung jardin
Je trouvay Guillot Martin
Avec Helaine
Qui demandoit au matin son picotin
Son beau petit picotin,
Non pas d’avaine.

A donc Guillot luy a dit:
Vous aurez bien ce credit
Quand je seray en alaine.
Mais n’en prenes qu’ung petit.
Car par trop grant appetit
Vient souvent la pance plaine.

Sermisy - En entrant

Faute d’argent – II

Josquin des Prez (c1450 - 1521): Faulte d’argent , chanson a 5 voci. Capella Sancti Michaelis.
L’attribuzione a Josquin di questa chanson è ogetto di discussione.

Faulte d’argent c’est douleur non pareille,
Se je le dis, las, je sçai bien pourquoy,
Sans de quibus il se fault tenir quoy,
Femme qui dort, pour argent se resveille.

Faute d’argent – I


Josquin des Prez (c1450 - 1521): Adieu mes amours, chanson a 4 voci (c1480). Interpreti: Ensemble «Clément Janequin» (versione strumentale, sopra) e Capella Sancti Michaëlis.

Adieu mes amours, à Dieu vous command,
Adieu je vous dy jusquez au printemps.
Je suis en souci de quoy je vivray,
La raison pour quoy je le vous diray:
Je n’ay plus d’argent, vivray je du vent,
Se l’argent du roy ne vient plus souvent.

Botta e risposta – II

Guillaume Costeley (1530 - 1606): Elle craint l’esperon – Celle qu’ainsi fiere voyez, chanson a 4 voci con risposta (response). Ensemble «Clément Janequin».

Elle craint l’esperon,
Tant chatouilleuse la chair a;
Mais le vouloir est bon,
Jamais restifve ne sera.
Montez dessus, galopez la,
Courez, courez, marchez le pas,
Faites luy ce qui vous plaira,
Mais ne la picquez pas.

Response :

Celle qu’ainsi fiere voyez
Se dresser avec si grand cœur
N’est point farouche, et m’en croyez;
Mais elle a faute de picqueur:
Elle est en sa jeune vigueur,
Ce n’est que jeu, point ell’ ne mord.
Sus donc, courage, n’ayez peur,
Montez dessus et picquez fort.

Botta e risposta – I

Pierre Regnault, noto come Sandrin (c1490 - 1561): Doulce mémoire, chanson a 4 voci (composta intorno al 1538 e pubblicata nel Second Livre des chansons à quatre parties, 1543, no. 10) su testo di Francesco I di Valois-Angoulême, re di Francia. Ensemble «Clément Janequin».

Doulce mémoire en plaisir consommée,
O siècle heureulx que cause tel scavoir,
La fermeté de nous deux tant aymée,
Qui à nos maulx a sceut si bien pourvoir
Or maintenant a perdu son pouvoir,
Rompant le but de ma seure espérance
Servant d’exemple à tous piteux à veoir
Finy le bien, le mal soudain commence.


Pierre Certon (c1510/20 - 1572): Finy le bien, «response de Doulce mémoire», chanson a 4 voci (1539) su testo di Hugues Salel. Ensemble «Clément Janequin».

Finy le bien, le mal soudain commence.
O cueur heureux, qui mect à nonchaloir
La cruauté, malice et inconstance
Qu’on voit souvent au féminin vouloir
La méprisant ne se pourra douloir:
Car la vertu croistra sa renommée,
Luy despartant pour si loyal devoir
Doulce mémoire en plaisir consommée.



À ma dame importune

Claudin de Sermisy (c1490 - 1562): Las! je m’y plains, chanson a 4 voci (pubblicata in Trente et sept chansons musicales a quatre parties, 1528, n. 36). Ensemble «Clément Janequin».

Las! Je m’y plains, mauldicte soit fortune,
quant pour aimer je n’ai que desplaisir.
Venez, regretz, venez mon coeur saisir,
et le monstrez a ma dame importune.


Francesco Canova, detto Francesco da Milano, Francesco del Liuto e il Divino (18 agosto 1497 - 1543): Las! je m’y plains di Sermisy intavolata per liuto (1536). Valéry Sauvage.


Amor scortese

Hugo de Lantins (attivo tra il 1420 e il 1430): Plaindre m’estuet de ma damme jolye, rondeau a 3 voci. Le Miroir de Musique, dir. Baptiste Romain.

P laindre m’estuet de ma damme jolye
V ers tous amans qui par sa courtosie
T out m’a failly sa foy qu’avoit promis
A ultre de moy, tant que seroye vis,
J amais changier ne devoit en sa vie.
N e scay comment elle a fait départie
D e moy. Certes ne le cuidesse mye
E n tel deffault trouver, ce m’est [a]vis.
M ais je scay bien que ja merancolie
E [n] moy n’ara pour yceste follye.
R enouveler volray malgré son vis
D ’aultre damme dont mon cuer est souspris
E t renuncer de tout sa compaignye.

A ma douce rebelle

Claude Goudimel (1514 - 1572): Bonjour mon coeur, chanson a 4 voci su testo di Pierre de Ronsard. Collegium Vocale Bydgoszcz.

Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie
Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie!
Hé! Bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle!
Bonjour ma douce rebelle.

Ave Maria d’Arcadelt

Jacques Arcadelt (1507 - 1568): Nous voyons que les hommes, chanson a 3 voci (pubblicata nel Tiers Livre de chansons, Le Roy & Ballard, Paris 1554, Édition 1, n. 15). Ensemble Doulce Mémoire, dir. Denis Raisin Dadre.

Nous voyons que les hommes
font tous vertu d’aimer
et, sottes que nous sommes,
voulons l’amour blâmer.

Ce qui leur est louable
nous tourne à déshonneur,
faute inexcusable,
O dure loi d’honneur!

Nature, plus qu’eux sage,
nous en a un corps mis
plus propre à cet usage
et nous est moins permis.


Arcadelt: Ave Maria a 4 voci. The Cathedral Singers, dir. Richard Proulx.
Non si tratta in realtà di una composizione originale di Arcadelt, bensì di un travestimento spirituale, realizzato da Pierre-Louis Dietsch nel 1842, della chanson precedente.


Franz Liszt (1811 - 1886): Ave Maria d’Arcadelt per pianoforte S.183/2 (1862). Philip Thomson.


Ce moys de may

Guillaume Dufay (1397 - 1474): Ce moys de may soyons lies et joyeux, rondeau a 3 voci. The Hilliard Ensemble.

Ce moys de may soyons lies et joyeux
Et de nos cuers ostons merancolye;
  Chantons, dansons et menons chiere lye,
  Pour despiter ces felons envieux.

Plus c’onques mais chascuns soit curieux
De bien servir sa maistresse jolye:
  Ce moys de may soyons lies et joyeux
  Et de nos cuers ostons merancolye.

Car la saison semont tous amoureux
A ce faire, pourtant n’y fallons mye.
  Carissimi! Dufaÿ vous en prye
  Et Perinet dira de mieux en mieux:

Ce moys de may soyons lies et joyeux
Et de nos cuers ostons merancolye;
  Chantons, dansons et menons chiere lye,
  Pour despiter ces felons envieux.


Clément Janequin (c1485 - 1558): Ce moys de may ma verte cotte, chanson a 4 voci. Ensemble «Clément Janequin».

Ce moys de may,
ma verte cotte je vestiray.
De bon matin me leveray,
ce joly moys de may.
Un sault, deux saults, trois saults,
en rue je feray,
Pour voir si mon amy verray.
Je luy diray qu’il me descotte.
Me descottant le baiseray.

Dufay, Ce moys de may
Janequin, Ce moys de may

Tu n’as pas la lance qui me fault

Thomas Crecquillon (c1505 - 1557): Ung gay bergier priait une bergiere, chanson a 4 voci (pubblicata in Premier Livre des chansons a quatre parties, 1543, n. 30). Ensemble «Clément Janequin».

Ung gay bergier priait une bergiere
en luy faisant du jeu d’amours requeste.
Allez, dict elle, tirez vous arriere,
vostre parler je trouve deshonneste.
Ne pensez pas que feroye tel default,
par quoy, cessez faire telle priere,
car tu n’as pas la lance qui me fault.

Viva il re!

Josquin des Prez (c1450 - 1521): Vive le roy! a 4 voci (pubblicato in Harmonice Musices Odhecaton, 1504). Interpreti vari:

  • Hespèrion XX, dir. Jordi Savall
  • Purcell Consort of Voices, dir. Grayston Burgess
  • les haulz et les bas
  • Cambridge Symphonic Brass Ensemble
  • The Royal Danish Brass Ensemble

Anche il cantus firmus di questa composizione, affidato al tenor, è stato ottenuto con il procedimento compositivo oggi noto come soggetto cavato (cfr. Per il duca di Ferrara), in questo modo:

VIVE lE rOI = Vt–mIVt–rE–rE –sOl–mI


Un dolce tormento

Clément Janequin (c1485 - 1558): Il estoit une fillette, chanson a 4 voci (pubblicata nell’antologia Le Parangon des chansons, Livre 9, 1541, n. 14). Ensemble «Clément Janequin».

Il estoit une fillette
qui voulait scavoir le jeu d’amour.
Un jour qu’elle estoit seulette,
je luy en appris deux ou trois tours.
Après avoir senty le goust
elle me dit en soubzriant:
«Le premier coup me semble lour
mais la fin me semble friant».
Je luy dit «Vous me tentez»,
elle me dit «Recommencez!»
Je l’empoigne, je l’embrasse, je la fringue fort.
Elle crie «Ne cessez!»
Je lui dis «Vous me gastez,
Laissez moy, petite garce, vous avez grant tort».
Mais quand ce vint à sentir le doulx point
vous l’eussiez veu mouvoir si doulcement
que son las cueur luy tremble fort et poingt,
mais dieu merci c’estoit un doulx tourment.


La chanson del ‘500 ha una certa importanza anche per quanto riguarda la musica… strumentale. La quale per tutto il corso del Medioevo non aveva avuto una propria autonomia: gli strumenti erano sempre utilizzati di supporto al canto, raddoppiando le voci (questo avviene quando una voce e uno strumento eseguono la stessa melodia) oppure sostituendone qualcuna in caso di necessità. Poi, in epoca rinascimentale, alcuni strumentisti particolarmente abili (oggi diciamo virtuosi), segnatamente liutisti e clavicembalisti/organisti, cominciarono a trascrivere per il proprio strumento le chansons francesi più in voga: la prassi si diffuse un po’ dovunque — in Italia grazie a maestri come Francesco da Milano, liutista, e Andrea Gabrieli — dando inizio alla storia della musica strumentale vera e propria.
Alcune chansons trascritte per ensemble strumentale si trovano poi nel famoso Terzo Libriccino di musica (Danserye) pubblicato a Anversa nel 1551 da Tielman Susato, contenente un’ampia antologia di musiche per la danza; fra queste v’è appunto Il estoit une fillette di Janequin:

Tielman Susato (c1510/15 - c1570), da Janequin: Den VII Ronde: Il estoit une fillette eseguita da un quartetto di cromorni. Membri della Camerata Hungarica, dir. László Czidra.
Il cromorno, in italiano detto anche cornomuto torto, è uno strumento a ancia doppia incapsulata: appartiene dunque alla famiglia degli oboi.

Dy moy se tu m’aymeras

Josquin des Prez (c1450 - 1521): Bergerette savoyenne, chanson a 4 voci (pubblicata in Harmonice Musices Odhecaton, 1501, n. A10). The Clerks’ Group, dir. Edward Wickham.

Bergerette savoyenne,
Qui gardez moutons aux praz,
Dy moy si vieulx estre myenne:
Je te donray uns soulas,
Et ung petit chapperon;
Dy moy se tu m’aymeras,
Ou par la merande ou non.

Je suis la proche voisine
De monsieur le cura,
Et pour chose qu on me die,
Mon vouloir ne changera,
Pour François ne Bourgoignon.
Par le cor Dé, si fera,
Ou par la merande ou non.


La chanson di Josquin nell’adattamento per strumento a tastiera di Fridolin Sicher (6 marzo 1490 - 1546) eseguito al claviciterio da Vania Dal Maso.
Lo svizzero Fridolin Sicher fu organista della Chiesa collegiata di San Gallo; la raccolta di brani intavolati per organo da lui compilata fra il 1512 e il 1531 comprende 176 composizioni e testimonia l’importanza crescente della musica strumentale all’inizio del Cinquecento.
Del claviciterio (un clavicembalo con corde e cassa armonica disposte verti­cal­mente) si hanno notizie a partire dalla seconda metà del Quattrocento, ma è pro­ba­bile che le sue origini siano più remote.

Un bacio oppure mille

Thoinot Arbeau (pseudonimo di Jehan Tabourot, 1519 - 1595): Belle, qui tiens ma vie, chanson ovvero pavana. La Capella Reial de Catalunya e Hespèrion XXI, dir. Jordi Savall.

Belle, qui tiens ma vie
captive dans tes yeulx,
qui m’as l’âme ravie
d’un soubzris gracieux,
viens tost me secourir
ou me fauldra mourir.

Pourquoy fuis-tu mignarde
si je suis près de toy,
quand tes yeulx je regarde
je me perds dedans moy
car tes perfections
changent mes actions.

Approche donc, ma belle,
approche toy mon bien,
ne me sois plus rebelle
puis que mon coeur est tien,
pour mon mal appaiser,
donne-moy un baiser.



Clément Janequin (c1485 - 1558): Petite nymphe folastre, chanson a 4 voci (pubblicata negli Amours de Pierre de Ronsard, 1552). The Montreal Bach Choir Society, dir. George Little (sopra) e Promusica.

Petite nymphe folastre,
nymphette que j’idolatre,
ma mignonne dont les yeulx
logent mon pis et mon mieux;
ma doucette, ma sucrée,
ma grâce, ma cytherée,
tu me doibs pour m’appaiser
mille fois le jour baiser.

Era il 1970 o giù di lì, avevo 14 anni (o giù di lì) e mi capitò quasi per caso di ascoltare due chansons di Janequin (le Chant des oyseaulx e, appunto, Petite nymphe folastre) interpretate dal coro di Montreal: fu un colpo di fulmine.
Buona festa di san Valentino 🙂